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mardi 19 octobre 2010

Tentative de Coup d'Etat au Niger l'Option « Ni Aqmi ni la France ».


      Depuis quelques jours, la Junte Militaire au pouvoir à Niamey est confrontée à ce qui s'apparente à une tentative de Coup d'État. Pure Intoxication suivie de Purge au sein de l'Armée selon certains. Mais pourquoi donc maintenant? Pourquoi ce « timing »? A deux semaines du Referendum sur la nouvelle Loi Fondamentale et à 6 mois des élections. Jusqu'à présent, la Transition n'a pas remis en cause (du moins publiquement) ses engagements de remettre le Pouvoir au Gouvernement Civil qui sortira des urnes en Janvier ou Avril 2011. Qui donc a intérêt à faire dérailler le processus et plonger le Pays dans le chaos?
Mr Bernard Kouchner rencontre le General de Corps d'Armee Salou Djibo
      Une brève analyse du contexte de crise dans lequel survint cette Affaire nous permet d'avoir une idée de ce qui pourrait être à l'origine de cette situation d'instabilité dont le Niger pourrait en faire l'économie. Jusqu'au 15 Septembre 2010, « rien à signaler» à Niamey sinon les préparatifs en vue des prochaines échéances électorales. Mais dans la nuit du 15 au 16 Septembre, cinq (5) Français, un (1) Togolais et un (1) Malgache travaillant pour le Numéro 1 Mondial du Nucléaire le Groupe Français Areva furent enlevés à Arlit par un groupe d'hommes armés, une trentaine au total. Arlit est la zone où Areva produit 30% de l'Uranium qu'elle utilise pour son propre compte ou pour revendre en co-marketing avec les centrales nucléaires qu'elle met sur le Marché International. Entre 2,5 et 5 Milliards d'Euros/piece! Mais les centrales nucléaires ne valent pas plus qu'une maison en banco en pleine brousse en l'absence du fuel pour les faire tournées. C'est donc un marché très juteux pour Areva. A condition de maintenir un accès stratégique exclusif aux mines d'Uranium d'Arlit.
Madame Salou Djibo a L'Elysee
      Très vite, le Rapt est revendiqué par la branche maghrébine d'al qaida Aqmi. Des zones d'ombre persistent sur cette affaire car plusieurs mois avant l'enlèvement, ses propres services de sécurité mettaient Areva en garde et agitaient le drapeau rouge, exigeant le renforcement immédiat des mesures de sécurité. En plus, une trentaine (30) d'hommes lourdement armés à bord de plusieurs véhicules arrivant à Arlit ne passent pas inaperçus. Arlit ou la présence de tout étranger est détectée au bout d’une heure. Pendant 3 jours donc, ces « barbus » préparent et exécutent tranquillement l'opération. Mise au courant par ses propres services de sécurité et par les autorités Nigériennes à Arlit de la présence de ces caractères peu recommandables, Areva ne réagit pas. La réaction d'Areva est d'autant plus surprenante que fin Juillet 2010, Mr Bernard Kouchner, Ministre Français des Affaires Étrangères, avait « demandé que des mesures draconiennes soient prises » dans les Pays du Sahel pour protéger les ressortissants Français. Areva disposait déjà à Arlit d'une force de plus de 350 hommes composée d'anciens militaires dirigée par l'amiral Thierry d'Arbonneau ancien patron des forces océaniques stratégiques (2002-2004), c'est-à-dire des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins français et conseiller à la Défense du Gouvernement Français. Combien d'hommes suffiraient pour constituer les « mesures draconiennes » prônées par Mr Kouchner ? Toujours est-il que la France décida d'envoyer 80 hommes pour des missions de reconnaissance et de traque des ravisseurs au Niger. En prélude aux « mesures draconiennes » suggérées par Bernard Kouchner? Probablement car en réalité l'objectif de la France est de faire de la région d'Agadez un protectorat Français de facto; Agadez ou la France a des interets aussi vitaux que les Etats-Unis dans le Golfe Persique. Suite donc de la Mission Voulet-Chanoine de 1898! La tension au sein des Forces Armées Nigériennes était à son comble ou une bonne partie des Officiers Supérieurs voyait d'un mauvais œil l'envoi d'une Force Militaire Française et la mise en place d'une base Militaire Française au Niger alors que la base des ravisseurs se trouve au...Mali.
      Selon des diplomates en poste dans les chancelleries à Niamey et dans la sous-région et rapporté par le Washington Post et la Voix de l'Amérique du 14 Octobre 2010[1], un vigoureux débat s'ensuivit au retour du chef de la Junte Militaire du sommet des Nations-Unis à New York. La majorité des Militaires (et de la Classe politique Nigérienne) s'opposant à la présence militaire française et optant pour l'option « Ni Aqmi Ni les Militaires Français ». Le malaise était palpable à Niamey : le Niger ne pouvant s'offrir le luxe d'entrer dans un combat qui n'est pas le sien. Mais chacun a Niamey avait conscience de la difficulté à dire non à la prise de « mesures draconiennes » par la France avec l'envoi au Niger d'une Force Militaire pour « pourchasser les ravisseurs d'Aqmi» qui se trouve maintenant...au Mali. C'est dans ce contexte de crise que survient le limogeage et l'arrestation du Numero 2 de la Junte Abdoulaye Badié et de plusieurs autres Officiers Supérieurs. Une fois de plus, l'Uranium se trouve au centre de l'instabilité politique au Niger. Les prochains jours nous édifieront.
Barmou Salifou

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